Introduction

Quand on parle de paléontologie, tout le monde ou presque pense aux dinosaures. Bon nombres d’enfants sont fascinés par ces animaux qui ont “dominé” les écosystèmes terrestres pendant la majeure partie du Mésozoïque (soit environ 160 Ma), avant de disparaître pour la plupart il y a 66 Ma, lors de la crise Crétacé-Paléogène (on dit que les dinosaures non-aviens ont disparu, les oiseaux constituant le seul groupe de dinosaures à avoir survécu à cette crise). J’étais moi aussi dingue de dinosaures quand j’étais petit. Ma différence par rapport à la plupart des enfants vient du fait qu’à vingt ans passé, je le suis toujours !

Aujourd’hui, nous allons faire une présentation globale de ces animaux, dans une suite de deux articles : apparition, phylogénie, disparition… Nous continuerons sur notre lancée dans les prochains articles de paléontologie, qui se pencheront sur des sujets plus spécifiques à propos des dinosaures (nous parlerons notamment des oiseaux). C’est parti pour un tour au Mésozoïque !

Qu’est ce qu’un dinosaure ?

Les dinosaures constituent un groupe d’animaux aux caractéristiques bien particulières. Ils sont communément appelés des reptiles, bien que ce terme n’existe plus dans la classification phylogénétique actuelle. Ils possèdent des caractéristiques anatomiques et physiques bien particulières. Nous y reviendrons dans quelques lignes. Ce groupe d’animaux a connu un énorme succès évolutif durant le Mésozoïque (ère qui regroupe les périodes du Trias, du Jurassique et du Crétacé : voir l’échelle des temps géologiques). Il faut cependant préciser que les dinosaures sont encore aujourd’hui très diversifiés. En effet, les oiseaux comptent actuellement plus d’espèces que les mammifères !

Les paléontologues se basent sur plusieurs caractéristiques anatomiques afin d’identifier un fossile comme étant celui d’un dinosaure. La plupart d’entre elles se trouvent au niveau de zones très précises du squelette et sont assez complexes. La page Wikipedia sur les dinosaures les énumère. Restons dans les éléments les plus simples et présentons les caractères les plus visibles des dinosaures. Tout d’abord, les membres sont situées sous le corps et non de part et d’autre, comme chez les lézards ou les crocodiles. La forme de leur bassin est très spécifique et, nous le verrons plus tard, entre en compte dans la classification des différents groupes de dinosaures. Nous pouvons également parler de caractères qui sont plus rarement conservés sur un fossile mais qui sont tout de même intéressants à évoquer. Les dinosaures possédaient un corps recouvert d’écailles, de plumes ou de protoplumes (une sorte de duvet). Ils étaient probablement des animaux à sang chaud. Cela correspondrait à l’image que l’on se fait actuellement des dinosaures, des animaux actifs et énergiques. Le plumage de certains d’entre eux permet de plus de renforcer cette théorie car ce dernier peut servir d’isolant thermique.

Apparition

Les dinosaures seraient apparus au cours du Trias, il y a environ 240 Ma. Le Trias s’étend de -250 à -200 Ma environ. Il constitue la première période géologique de l’ère Mésozoïque et débute juste après la plus grande extinction de masse qu’ait connu la vie durant le Phanérozoïque : la crise Permien-Trias. Au début de cette période, les terres émergées sont assemblées en une immense masse continentale, la Pangée, qui commence à peine à se fracturer. Les conditions climatiques sont souvent assez rudes : chaudes et parfois très sèches (notamment à l’intérieur de la Pangée). C’est dans cet environnement très particulier, qui se remet progressivement de la crise Permien-Trias, que les dinosaures effectuent leurs premiers pas.

Les premiers dinosaures sont assez peu nombreux et assez peu diversifiés. Ce sont pour la plupart des animaux de taille modeste, probablement carnivores ou omnivores, qui ne “dominent” pas encore les écosystèmes terrestres. Un des exemples les plus connus est Eoraptor lunensis, daté de -230 Ma environ. Eoraptor signifie “voleur de l’aube” : il vivait à l’aube de l’âge des dinosaures. Lunensis est en lien avec la région d’origine d’Eoraptor : ses fossiles ont été retrouvés dans la Vallée de la Lune, en Argentine. Ce dinosaure mesurait environ un mètre de long pour quarante centimètres de haut. Il était certainement omnivore. Dans cette même formation ont été retrouvés les restes d’un autre spécimen, un prédateur de taille plus importante (environ trois mètres de long), Herrerasaurus ischigualastensis.

Malgré ce départ plutôt “tranquille”, les dinosaures sont déjà bien diversifiés dès la fin du Trias. On retrouve des genres atteignant des tailles beaucoup plus imposantes, tel Plateosaurus, qui mesurait environ huit mètres de long. Il est de plus possible que la crise biologique Trias-Jurassique, à laquelle ils ont vraisemblablement bien résisté, leur ait permis d’assoir leur “domination” sur les écosystèmes terrestres dès de le début du Jurassique.

Disparition des dinosaures non-aviens

Tous les dinosaures non-aviens ont disparu il y a 66 Ma, lors de la dernière grande crise biologique qu’a connu la Terre : la crise Crétacé-Paléogène. Si cette crise n’est pas la plus violente que la vie sur Terre ait connu, elle aurait tout de même provoqué la disparition d’environ 70% des espèces. Outre les dinosaures non-aviens, de grands groupes tels que les reptiles marins, les ptérosaures ou encore les ammonites se sont éteints lors de cette crise.

Les causes de cette crise sont certainement multiples. Des épisodes volcaniques très intenses à l’origine de la formation des trapps du Deccan, en Inde, ont certainement libéré de grandes quantités de gaz et de particules dans l’atmosphère. L’autre événement majeur de la fin du Crétacé est le fameux impact d’un astéroïde d’environ 10 km de diamètre à la surface de la Terre. Le cratère de Chicxulub, dans la péninsule du Yucatan, correspondrait à cet impact. Un choc d’une telle ampleur aurait rejeté une quantité phénoménale de particules dans l’atmosphère, empêchant la lumière du soleil de passer et entraînant une forte diminution de la température pendant plusieurs années. Ces conditions auraient entraîné la mort d’une grande partie de la végétation, effondrant par la suite toutes les chaînes alimentaires.

Pour terminer cette première partie, évoquons une hypothèse émise par certains scientifiques selon laquelle les dinosaures non-aviens auraient déjà été sur le déclin avant la crise. Le volcanisme, l’impact de la météorite et toutes les autres causes possibles à cette crise seraient seulement venus “achever” des dinosaures déjà mal en point. Selon cette théorie, la diversité des dinosaures aurait commencé à chuter quelques millions d’années avant la crise, peut-être à cause de nombreux épisodes volcaniques ou encore de la fragmentation des masses continentales.

Voici la fin de cette première partie de présentation de ces fabuleux animaux que sont les dinosaures. Dans la suite de cet article, nous détailleront les principaux groupes de dinosaures.